Chroniques du Voyage des 2 Infinis (mars 2023)
Dernière mise à jour : 26 juin
« Vers l’infini… Et au-delà ! » (Buzz l’Éclair)
Cette courte exclamation connue de tous incarne en tout point notre prochaine aventure. Peut-être faudrait-il ajouter à celle-ci : « … Et en deçà ! » afin de signifier la multiplicité des infinis qui s'offrent à nous. Cette réplique qui semble excessivement banale recèle en réalité de quelques réflexions philosophiques qu’il est tout à fait intéressant d’examiner attentivement afin de mieux comprendre les raisons qui motivent ce voyage. Pour commencer, la locution révèle un élan dirigé vers d’immenses grandeurs mais également, parallèlement et paradoxalement, vers d’extrêmes petitesses (la nature de l’infini n'étant pas précisée). La sentence pousse également au dépassement de nos propres certitudes, ne cessons pas de nous passionner pour l’infini malgré le fait que nous nous heurtions parfois à quelques obstacles, transcendons nos limites. Enfin, l’exclamation (dont on a d'ailleurs tous l’intonation en tête) témoigne d’un sincère enthousiasme sans doute mêler à notre propre engouement à l’imminence de notre départ.
Lançons-nous à présent dans une brève présentation du voyage et des voyageurs. Une poignée d’élèves du lycée Roland Garros ainsi que du lycée Pierre Lagourgue se retrouvent ainsi régulièrement les mercredis afin de partager leur passion commune et étudier l’infini sous tous les angles. Au sein de cet atelier dénommé l'"Atelier des 2 Infinis", la curiosité des élèves est sans cesse attisée par celle des admirables personnes qui les encadrent. Ceux-ci sont d'ailleurs à l'origine d'un projet particulier qui consiste en un voyage scolaire qui se déroulera du 11 au 19 mars (9 jours). 4 accompagnateurs dont 2 professeurs nous superviseront : Philippe Carret et Karine Moniez, ainsi que Julie Fauquebergue et Bruno Pagani.
Le principe de cet article est de pouvoir suivre notre périple par le récit quotidien de nos péripéties scientifiques (ou non!). Ce « journal de bord » recueillera donc nos rencontres scientifiques et sera parsemé de quelques anecdotes de voyage (que vous ne saurez probablement pas toutes comprendre).
Je vous souhaite une agréable lecture (et d’agréables réminiscences pour les participants !).
Day n°1 (Samedi 11 mars)
Le Voyage a toujours été considéré comme un moyen de se former par la confrontation de nos conceptions du monde à la réalité. Aujourd’hui, à l’instar de grands explorateurs passés, nous avons entrepris un voyage infiniment riche.
Pour commencer, nous nous réunîmes à 14h45 aux abords du Lycée Roland Garros. Certains, n’ayant que le stricte nécessaire, et d’autres, ayant un nécessaire plus que conséquent. Nous entreprîmes le trajet en direction de l’aéroport par navette suite aux tendres au revoirs de nos familles respectives. Nous sommes arrivés à l’aéroport de Roland Garros vers 18h, et nous patientâmes quelques heures avant d’enregistrer nos bagages et d’embarquer pour notre vol (certains se divertissaient par de simples jeux et d’autres faisaient connaissance).
À 21h30, nous nous apprêtions à décoller.
Le décollage d’un avion a toujours été une chose fascinante (et d’autant plus pour les personnes n’en ayant jamais pris, petit clin d’œil à Anne-Gaëlle, Antoine et Romain). L’effet n’en fut pas moins saisissant pour les autres : se sentir porter par une force singulière, se figurer la puissance que cela requière, et enfin se rendre compte de la façon dont l’aéronautique et les forces de la nature s’unissent afin de nous élever est une expérience merveilleuse.
Enfin, je souhaitais vous partage le subjugueux spectacle auquel j’ai assisté à travers mon hublot, et par lequel l’intense luminosité des étoiles juraient avec les innombrables villes étincelantes.
C’est sur cela que se clôture cette première journée.
Day n°2 (Dimanche 12 mars)
À la suite de ce long vol sur les mers de nuages duveteuses, nous arrivâmes à l’aéroport à 6h50.
Aux alentours de 10h, nous foulions déjà le sol du campus de l’université de Paris Orsay. On nous y accueillis avec tout un assortiment de viennoiseries aussi appétissantes les unes que les autres. Un vrai régal !
Une fois notre faim assouvie, nous commençâmes la visite d’un des bâtiments qui recueillait un accélérateur de particules. D’abord, notre guide nous fit la présentation de la salle de contrôle depuis laquelle l'on pouvait alors gérer une multitudes de paramètres. Malgré son apparence renvoyant à certaine époque qui nous est aujourd'hui étrangère, on compris assez vite que celle-ci était à l’origine de certaines révolutions technologiques majeures tel que l’écran tactile, qui fut conçu pour les besoins des chercheurs. Aussi, nous apperçumes un réseau de tubes translucides employé pour livrer des messages.
Ensuite, on nous fit expérimenter la chambre à brouillard (permettant la détection de particules par l’observation de leur empreinte).
On assista aussi à une expérience qui consister à générer un champ électromagnétique afin de dévier les électrons émis et les accélérer.
Enfin, une dernière expérience nous fit présenter : il s’agit du tube de Crookes. Celle-ci consiste à générer un champ électrostatique afin de faire tourner une croix métallique.
Nous déjeunâmes les sandwichs que nous avaient préparés et apportés les parents de Bruno. J’en profite d’ailleurs pour les en remercier. Vers 17h30, nous pûmes enfin poser nos valises au logement et nous préparer pour l’agréable soirée qui nous attendait, nous étions attendus à 19h dans un merveilleux restaurant aux délicieuses saveurs asiatiques. Naïs, la fille de Mme. Moniez, nous fit d'ailleurs l'honneur de sa présence, pour la plus grande joie de sa mère.
L’immaturité générale et l’incommensurable fatigue de chacun nous a précipitamment conduit à débattre de l’assaisonnement du riz thaï de Mirabelle. Comme nous aurions pu nous demander combien de grains de riz avait réclamé Sissa (référence à un mythe particulier), nous nous demandâmes si le plat était épicé ou bien simplement pimenté.
Qu’il s’agisse d’une prétendue force exercée sur une barre d’haltérophilie ou bien de la température de l’eau adéquate pour une douche, ces brillants esprits s’égarèrent sur toutes sortes de sujets.
Dans l’optique d’approfondir le champ des connaissances concernant l’aéronautique, Romain, assisté de la dévouée Noémie, fit une spectaculaire démonstration de la réception buccale d’un avion au cargo alimentaire par une succession de mouvements hélicoïdaux (en bref, elle lui a fait faire l’avion!).
Il semble enfin que Gauthier et Romain se soient partagés des regards amusés, ceux-ci ne m’échappèrent pourtant pas. En somme, la bêtise de Romain rivalisait avec la futilité des propos de Gauthier. Il s'agit là d'un description relativement fidèle de la mémorable soirée que nous passâmes.
Day n°3 (Lundi 13 mars)
À 8h15, contre tout attente, nous nous trouvions finalement au sein de l’Université de Lyon. Puisque nous étions enfaite en avance, Hélène Courtois, éminente astrophysicienne et experte ultime en cosmographie, nous dévoila une exclusivité. Il s’agissait d’une courte vidéo nous démontrant la magnificence de l’Univers ainsi que la vie qu’il recèle. S’il fallait ne retenir qu’un seul terme de cette présentation, cela serait incontestablement : Laniakea. Cela désigne le super amas dans lequel se trouve notre sublime galaxie spiralaire la Voie Lactée. Par ailleurs, en tahitien, Laniakea signifie : « ciel immense ».
Ensuite, nous constituâmes 2 groupes, à l’un, l’on fit faire la visite du Laboratoire des Matériaux Avancés, à l’autre, l’on lui présenta les locaux de l’IN2P3 (Institut National de Physique Nucléaire & de Physique des Particules).
Le premier groupe traita du fonctionnement de l’interféromètre de Michelson (qui constitue d’ailleurs aujourd’hui le principe fondamental de Virgo). Il nous fut expliqué que cette installation requière une sensibilité exceptionnellement accrue afin de détecter d’éventuelles perturbations générées par les ondes gravitationnelles qui traverseraient alors le système.
Aussi, une partie essentielle du laboratoire visité est consacrée au traitement quasiment parfait de verres (polis). Pour pouvoir répondre à ses hautes exigences, la salle dans laquelle les miroirs sont manipulés est filtrée de sorte qu’il n’y ait pas plus de 10 particules par mètres cubes. Cette pièce aux conditions de propreté drastiques se nomme la salle blanche. La salle grise, annexée à la salle blanche, se trouve relativement moins propre, elle est employée pour les manipulations du matériel numérique et les phases test. La salle noire, quant à elle, n'est que pure fiction... (je vous ai eu!).
Les locaux de l’IN2P3 recelaient de sombres processeurs envahis de câblages tout aussi complexes que colorés ainsi que de multiples points lumineux qui semblaient oscillés de façon aléatoire (bien que je doute que ce soit le cas). Le directeur adjoint du centre de calculs se chargea de nous en expliquer le fonctionnement. Ce centre, composé de 20 sites différents dont 15 laboratoires a pour fonction de stocker et de traiter les données qui lui sont fournies. Il est notamment en charge d’une part des données des expériences du CERN. Enfin, il nous fut précisé que la politique de gestion de données est telle que les données ne cessent de s’accumuler. Il s’agit là de la difficulté majeure à laquelle le centre est confronté.
À 10h30, il nous fut offert un copieux goûter, et nous reprîmes ensuite notre programme.
3 jeunes étudiants en thèse nous présentâmes ensuite 3 sujets distincts afin de nous préparer aux mastersclasses. Leurs présentations portèrent sur le modèle standard, le LHC et le CMS ainsi qu’une première approches des tâches à effectuer au cours des mastersclasses.
Aux alentours de midi, nous dégustâmes d’exquis mets.
Enfin, nous réalisâmes les mastersclasses, nous dûmes manipuler un logiciel spécifique modélisant les trajectoires des particules issues de la collision de 2 flux de protons. À partir de ses données, nous pûmes en déduire ainsi la nature du boson désintégré. Chacun avait à analyser, par binôme, un échantillon de 100 détections.
À 16h, nous assistions à une visioconférence afin de mettre en commun nos résultats.
Quelques heures plus tard, nous nous trouvions dans le bus en direction de Grenoble. Nous étions à peine arrivés à l’hôtel, que l’ensemble des garçons s’étaient déjà mis en tête de faire une séance de sport commune (chose en réalité irréaliste au vue de l’étroitesse de la salle en question).
Day n°4 (Mardi 14 mars)
Aujourd’hui, en ce merveilleux Pi Day, je vous invite à vous souvenir de toutes les fois pour lesquelles il a fallu employer cette fabuleuse constante mathématique et toutes les autres fois où vous devrez encore le faire.
Nous concernant, nous quittâmes l’hôtel à 8h20 en direction de l’ESRF (European Synchrotron Radiation Facility).
Beaucoup d’esprit curieux s’échouent sur cette presqu’île de Grenoble qui abrite le Synchrotron. Il y règne une grande effervescence scientifique. Le Campus Giant promeut l’innovation et la collaboration. Nous fûmes accueillis par un enseignant de physique chimie. L’on nous apprit que le synchrotron ESFR constituait un synchrotron de 3ème génération qui avait été récemment mis à jour afin de s’ajuster aux évolutions technologiques procédant dans le domaine de la physique des particules, il est ainsi devenu le premier synchrotron de 4ème génération à hautes énergies. Pour faire un petit état des lieux, voici quelques dates :
1988 : Signature de l'accord quant à la construction de l'ESRF
1994 : Ouverture de l'ESRF aux Chercheurs
2009 : Lancement du programme de mise à jour de l'ESRF
2020 : Ouverture de l'ESRF-EBS
Aujourd’hui, l’ESRF dispose de 42 lignes de lumière, soit tout autant de sites d’expérimentation. Il constitue ainsi l’un des meilleurs synchrotrons au monde. L’ESRF emploie principalement les rayons X afin de percer à jour les mystères de la matière. Pour cela, 3 techniques sont employées : la diffraction ainsi que la diffusion, l’imagerie et la spectroscopie.
Synchrotron@School est l’intitulé du programme qui nous accueillit. Pour y voir plus clair, voici ci-dessous la planification de la journée :
Expérimentation
3 expériences distinctes : BRAGG (Diffraction & Interférence) / WEIN / NOBEL
Visite de l'ESRF
Je pense affirmer au nom de tous que nous avons tous été frappés (d’électrons peut-être ;)
Déjeuner (Restaurant Campus)
Copieux & Excellent !
Discussion
Partage de nos résultats et de nos approches
Présentation & Posters
Élaboration de nos supports de vulgarisation
Enfin, je conclurai le récit de ce jour par une remarque qui doit absolument vous être partagée : figurez-vous que le synchrotron n’est pas si rond que ça, effectivement celui-ci est en fait composé de 64 portions de lignes parfaitement droites pas plus courbes que la trajectoire d’un corps en chute libre sans vitesse initiale, en bref, elles sont parfaitement droites. Cela ne vaut-il pas le coup d’être su ?
Day n°5 (Mercredi 15 mars)
Ce jour-ci, nous quittâmes l'hôtel à 8h30 et nous nous rendîmes au LNCMI (Laboratoire National des Champs Magnétiques Intenses). Pour commencer, on nous fit découvrir les diverses collections du musée. Celles-ci comportait une grande variété de minéraux authentiques. On nous y a également présenté des outils spécifiques employés dans le cadre de l’étude de l'environnement terrestre. Les scientifiques rencontrés, bien qu’extrêmement intéressés par tout un panel de champs, ont pourtant dû se spécialiser et se restreindre à un unique domaine d'étude, ceux-ci sont : la météorologie, le volcanisme, la minéralogie, l'océanographie, la glaciologie, et j'en passe. La proximité des Alpes à Grenoble fait ainsi de cette ville un véritable laboratoire en plein air.
Ensuite, Jean Lillenstein nous fit une merveilleuse démonstration de sa Planetterrella à l'OSUG (Observatoire des Sciences de l'Univers de Grenoble), savant mélange d'anecdotes et d'expertise vulgarisée. Il nous partagea les incessantes améliorations apportées à son dispositif (telles que la mobilité de la source, la simulation de différents astres, ...)
La passion que nous percevions du discours de Lillenstein constitue l'irréfutable preuve de son dévouement aux savoirs scientifiques et à leur partage.
Enfin, nous remerciâmes les personnes qui nous reçûmes.
À cet instant, en qualité de bonne observatrice, j'ai perçu une sincère et candide joie qui pétillait dans le regard attendri de M. Carret. Nous remerciâmes par la même occasion Gérard Cavalli qui, depuis le départ, nous offrait l'honneur de son agréable compagnie.
Suite au déjeuner, nous poursuivîmes notre visite de LNCMI. Par ailleurs, l'intensité maximale du champ électromagnétique dont est capable les dispositifs du laboratoire sont de 37 Tesla.
La supraconductivité recèle certes de fascinantes propriétés mais celle-ci limite avant tout l'intensité du champ électromagnétique généré.
Lors des expérimentations qui firent suite à la visite de leurs locaux, nous assistâmes au frénétique enthousiasme de Noémie lorsqu'on lui confie de manipuler le dispositif de supraconductivité. Julie, quant à elle était extasiée de son matériel récemment acquis afin de perfectionner le dispositif expérimental de supraconductivité personnel du Lycée Roland Garros.
Enfin, nous conclûmes cette journée par une amusante partie de loup-garou qui révéla les qualités de narration d'Ethan. Concernant ce qui s'en suit, il est nécessaire de noter que Romain était déjà la cible de taquineries au sujet d'une certaine image dont je ne vous ferez pas la description. Celle-ci avait suscité l’hilarité des professeurs. Or, ce phénomène ne fit que croitre lorsqu'il fut publié une photo de lui arborant un maquillage particulièrement intense (oui, vous avez lu correctement).
Day n°6 (Jeudi 16 mars)
Nous arrivâmes à Modane à tout juste 11h à proximité du LSM (Laboratoire Souterrain de Modane).
Pour commencer, on nous fit un bref rappel des notions fondamentales de la radioactivité. D'abord, le corps humain est traversé d'environ 7000 becquerel/s. Ensuite, nous caractérisâmes les facteurs principaux de la radioactivité : l'intensité de la source, la distance par rapport à la source et enfin le temps à proximité de la source.
À 12h30 : Pause Sandwiches!
Une demi-heure plus tard, nous prenions la route en direction du LSM. Celui-ci se trouve au centre (pointe de Fréjus) du tunnel Fréjus de 12,8 km de long.
1881 correspond à l'année à laquelle remonte la construction du SAS, où certaines mesures furent réalisées au préalable.
L'on découvrit les salles Germanium. L’une d'entre elles contenait exactement 18 détecteurs au blindage de plomb (afin de réduire le bruit de fond et isoler les mesures de la radioactivité ambiante). La casi totalité des détecteurs à radioactivité ont été doté d'un nom de personnages de bandes dessinées. L’on retrouve ainsi Mafalda, Obélix, Idefix, Gargamel, et j'en passe.
Celui qui m'a réellement tapé dans l'œil, c'est incontestablement le détecteur Scrat. Souvenez-vous de l'écureuil à la recherche incessante de son gland dans L'Âge de Glace. Cette association est hilarante pour 2 raisons. D'abord, l'azote que renferme le détecteur est froide à plus de -196°C soit 77 K, certainement pas aussi froide que les glaces figurant dans le film, mais vous aurez compris le rapprochement.
Ensuite, l'objet étudié dans ce détecteur sont des pommes de pins. N'est-ce pas ici, la preuve de l'humour des scientifiques ?
Il existe 3 voies de détections : l’ionisation, la chaleur et la lumière.
Les scientifiques qui nous reçurent n'omettèrent pas de nous rappeler la différence entre matière sombre et antimatière : La matière ordinaire et l'antimatière sont de la matière baryonique, cela n'est, en revanche, pas le cas de la matière sombre.
Enfin, sachez que, depuis le départ, Karine Moniez est extrêmement attachée à son pull bleu ciel, de sorte qu'elle ne le retire jamais. Quand alors, sous l'effet d'une écrasante chaleur confinée dans le SAS du LSM elle le retira enfin, on la couvrit d'applaudissements. Son pull était en réalité un cadeau de sa fille qu'elle eu l'occasion de voir quelques jours plutôt.
Le bus étant retardé, il fallut nous occuper, Mirabelle et moi-même nous nous lançâmes dans une séance d'étirements pour contrer la fatigue et l'ennui, mais cela se convertit bien vite en un véritable entraînement gymnastique de haut niveau dont ne se sera d'ailleurs pas remis Gauthier (pour plud de précision, merci de vous référez à Gauthier lui-même, cela l'agace au plus au point). Il paraitrait aussi que nos prestations soient partagées sur le twitter du LSM... Affaire à suivre.
Day n°7 (Vendredi 17 mars)
Le long trajet de la veille pour parvenir à notre logement, nous avait épuisé, mais c'est avec un grand enthousiasme que nous commençâmes la journée.
Ce jour même, Mirabelle et moi-même nous sommes risqués à la malédiction du jogging. Je vous explique : La veille, Mirabelle était tombé à 2 reprises (en tentant un pistol squat ainsi qu’en glissant des escaliers), elle portait alors un jogging. Sans compter qu’elle a, par mégarde, laissait tomber sa fourchette, elle se l’est donc sali.
Je me suis ainsi dit que si nous étions plusieurs à en porter, peut-être la malédiction impacterait moins Mirabelle. Mon hypothèse s’est vu confirmée, bien qu’on faillit tombé toutes les deux, aucune de nous n'heurta le sol. Validation attestée (our pousser votre réflexion plus loin, je vous invite à vous intéresser à la loi de Murphy).
Une fois la malédiction écartée, nous pûmes profiter du CERN (Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire). D’abord, on nous fit don d’exceptionnels pass dont la plupart compte d’ailleurs les encadrer.
Après un long et coûteux arrêt à la boutique souvenirs du CERN, nous en sortîmes ruinés et certains endettés. D’autres l'étaient à un si haut point, qu'ils ont parsemés quelques plumes grises irisées au sol à leur passage (de vrais pigeons ceux-là).
Une brève présentation des lieux nous informa de la structure du CERN et des dispositifs qu'il comportait. Le CERN ou Conseil Européen de la Recherche Nucléaire a été fondé en 1953 par l’Unesco à la frontière franco-suisse afin d’aiguiser nos connaissances quant à la physique des particules. Il constitue aujourd'hui un lieu d'expérimentation international. Le CERN promeut d'ailleurs la science, l'éducation et la collaboration.
Le LHC (Large Hadron Collidor) est composé de 4 détecteurs : LHCb, CMS (Compact Muon Solenoid), ATLAS (A Toroidal LHC ApparatuS) ainsi qu’ALICE (A Large Ion Collider Experiment).
Ces détecteurs sont constitués de couches de détection concentriques et successives qui permettent l'analyse de plusieurs paramètres. L'objectif du LHC est de générer des particules massiques à partir de l'énergie cinétique (seule énergie exploitable dans ce cadre) conformément à la relation E=mc2.
De ce fait, les données recueillies sont en très grand nombre. Ainsi, un filtrage automatique est effectué afin de considérablement réduire les données.
La visite s’articula en 2 temps. D’abord, on nous fit visiter le Data Center puis, le musée d’Atlas.
Atlas, nous a-t-on expliqué, fut monté à la façon d'un navire dans une bouteille. Cette installation constitue ainsi une exceptionnelle prouesse technique.
13h : Déjeuner.
Enfin, nous eûmes l’immense honneur d’assister à une courte présentation de Marumi Kado (physicien travaillant sur ATLAS) s'intitulant : « À la recherche de l'infiniment petit... Le LHC au CERN et la découverte du Boson de Higgs ». Son fascinement perdure à travers l'émerveillement qu'il exprime face aux expériences qu’il mène sur le LHC. Cela est une source indéniable d’inspiration.
Aussi, il a traité de l'élégance scientifique (ou mathématique) ! Car les équations ne sont pas uniquement un enchevêtrement de signes inconnus et abstraits, elles constituent l'illustration encore incomplète de l'essence de notre Univers.
Enfin, vint le moment des autographes, il fut apparemment surpris de la requête et nous, ravis qu'il accepte tout de même. Il nous fit également cadeau de stickers et de stylos ATLAS. Dans un moment d'une telle intensité, Noémie, ne put s'empêcher de verser quelques larmes de joie.
À l’issu de cette micro-conférence, Antoine découvrit que son soi-disant robuste parapluie fraîchement acquis n’est qu’une fragile pacotille. Effectivement, celui-ci s’était brisé. 35€ envolés.
Antoine s’est aussi aperçu de l’inutilité de ses achats quand Marumi Kado nous offrit des stylos (Vous l’aurez deviné, il en avait achetés lui-même le matin même).
Pour finir, nous entreprîmes une mission secrète dans des locaux potentiellement radioactifs qui requirent une certaine habilitation dont vosu ne disposez pas, je ne puis donc vous en dire davantage.
À présent, je vais vous présenter une liste exhaustive de vocabulaire propre au voyage des 2 Infinis (dont Mathilde est à l’origine de certains termes) :
⁃ Faire une Sébastienne : Oublier ses affaires constamment
- Faire une Bruno : S'emballer à une vitesse folle en toute naïveté sans considérer certains détails pourtant essentiels à la réalisation de projets / Éprouver un grand engouement scientifique, et ce, même concernant un jet d'eau (référence à une certaine soirée au lac leman)
⁃ Acheter à la Antoinette : Acheter des choses inutiles et se les faire offrir ensuite (ou bien les casser). Cas particulier de Pigeonnage
⁃ Réaliser une Léo : Rater la photo de groupe et devoir la réitérer
⁃ Indice Bastinnois : Estimation de la chaleur selon les objets, par rapport à la température ambiante de la main de Bastien
⁃ Vol à la Émeline : Vol de sel en sachets
⁃ Photo à la Gauthier : Photos sur le vif / Paparazzi dans l’âme, Gauthier possède une collection de photos peu flatteuses voire compromettantes de chacun d’entre nous
Pour clôturer cette merveilleuse journée, nous nous rendîmes aux abords du lac Leman et nous nous promenâmes. Une fois attablés, nous dégustâmes une excellente fondue savoyarde. Cette soirée fut extraordinaire et garnit d'agréables surprises. J’en fus la première étonnée.
Day n°8 (Samedi 18 mars)
Avant le départ, nous prîmes le temps de remercier nos fabuleux accompagnateurs. Sur le trajet, certains en profitèrent pour s'acheter des polos bleus sur lesquels figure le logo du CERN, ils s'aventurèrent ensuite à les porter en pleine saison hivernale. Ces individus sont bien évidemment : Kilian, Romain, Gauthier et Antoine. L’on aurait pu croire à une véritable équipe de stagiaires.
Nous empruntâmes le train en direction de la gare de Lyon à Paris, et nous nous rendîmes à l'aéroport Paris Orly. Sur place, nous nous enregistrâmes tôt afin de pouvoir profiter du Beauty Free et autres merveilles des aéroports. Enfin, quelques temps avant l'embarquement, Ethan nous fit la démonstration de sa virtuosité en tant que pianiste, nous fûmes tous enchantés.
Day n°9 (Dimanche 19 mars)
Le vol s'était pour la plupart mieux déroulé que la première fois. Le trajet en bus en direction du Lycée Roland Garros fut un instant unique de partage : photos, anecdotes, souvenirs, tout nous revenaient subitement en tête. Une fois sur place, un sentiment ambivalent s'empara de chacun d'entre nous : nous étions déchirés entre la grande joie de retrouver nos proches et le chagrin que ce merveilleux voyage prenne fin.
Je pense qu’il est enfin tant que j’adresse mes profonds remerciements aux encadrants de ce voyage au nom de l’ensemble des élèves :
Karine, nous te remercions pour ta passion débordante et ton sincère dévouement au bien-être de tous.
Bruno, nous te remercions pour ta pensée scientifique indéfectible et son partage constant.
Julie, nous te remercions pour ton perpétuel optimisme et ton chaleureux réconfort.
M. Carret, nous vous remercions pour votre innocente joie communicative.
Merci également à l'ensemble des participants qui ont contribué à la richesse de cette expérience, je parle bien évidemment de :
Alabert Kilian, Bassel Leo, Boyer Mirabelle, Chamand Emeline, Fertaud Mathilde, Fondrat Johan, Gironcel Cessou Noemie, Hoarau Antoine, Hoareau Ethan, Jean Albert Gaël, Lagier Nathan, Lallemand Emilie, Macaire Noah Arielle, Mehaule Gauthier, Nassau Romain, Riviere Alice, Robert Romane, Techer Bastien, Techer Sebastien, Turpin Anne Gaëlle (AG), Wu Rubis, Zhu Hong Zhan (David) et moi-même (Tronc Lili).
Je remercie également ces nombreux scientifiques qui ont acceptés de nous partager une part de leur quotidien. En espérant qu’un jour, nous puissions nous croiser en tant que collègues.
En somme, ce voyage fut une expérience follement excitante.
Lili.
Bonus (Livret de la Planification du Voyage) :
Comments